LA STÈLE DU BOIS LEBRAULT.

LA STÈLE DU BOIS LEBRAULT.

La stèle du bois LEBRAULT.

 

  Peut-être passez-vous à côté de ce petit monument sans y prêter attention. Pourquoi une stèle est-elle implantée à cet endroit? 

  Cette stèle est érigée en ce lieu en mémoire de deux résistants Raymond DU ROSIER et Louis JOURDAIN tombés sous les balles de la police collaborationniste du régime de PETAIN. Ces deux hommes n’ont jamais résidé dans notre commune mais leur jeune vie s’est arrêtée là, lors d’une mission pour la résistance française!

  C’est Jean-Pierre PETRAULT, agriculteur dans la commune et féru de cette période de l’histoire qui, en 2003, relayé par la famille des défunts  a souhaité que le pan de notre histoire soit inscrit dans la mémoire collective. Mr BURGAUD Pierre,maire , et le conseil municipal ont accepté à l’unanimité  que soit érigée une stèle dans les bois. Ce fut possible grâce à Mr MEDEAU René qui accepta généreusement de donner une partie de son bien à  la commune pour y installer ce monument.  La Stèle fut posée le 30 Avril 2005 à l’endroit où elle se trouve actuellement et depuis tous les ans, une cérémonie commémorative a lieu le 25 juillet en ce lieu. Cette cérémonie est organisée conjointement par la commune et L’ANACR, Association Nationale des anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance , comité de Sauzé-Vaussais. 

 

Ci-joint plusieurs liens donnant des informations sur ce fait tragique, vous avez la possibilité de consulter ces sites en intégralité.

http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article149205

 

http://combattantsdumellois.fr/GOURNAY%20LES%20FUSILLES%20DU%20BOIS%20LEVRAULT.html

   

CÉRÉMONIE DU 25 JUILLET 2021

 

  Avec l’aimable autorisation de Mr GADIOUX président de L’ANACR, comme chaque année, nous retranscrivons en intégralité son discours .

DISCOURS GOURNAY 2021

Mr Dorick BARILLOT,  Conseiller départemental.

Mme Muriel SABOURIN-BENELHADJ, Conseillère départementale.

    Mr Fabrice MICHELET,Président de la communauté de commune <Mellois en Poitou>

Mmes, Mr les élus.

Mrs les représentants des associations d’anciens combattants.

Mrs les portes drapeaux.

Mmes et Mrs.

 

Sont excusés

Mme Delphine BATHO, députée de notre circonscription.

Mr Nicolas RAGOT, maire de Sauzé Vaussais.

Mr Charles VOIRIN, membre du comité ANACR.

Mr Marceau FRAGNEAU, membre du comité ANACR.

Mr René AUVIN, Président honoraire du comité ANACR.

 

 

 

Mesdames et Messieurs

  Comme vous pouvez le constater au travers de l’actualité de chaque jour, la crise sanitaire que nous traversons engendre quelques difficultés dans l’organisation de notre vie associative, nous devons prendre en compte de manière permanente les règles préfectorales en vigueurs, ce que nous comprenons parfaitement.

La santé de chacun reste une priorité.

  Les rassemblements sont évidemment source de contamination quand les règles de sécurité ne sont pas respectées, mais je sais d’avance qu’aujourd’hui elles le seront, cette cérémonie est autorisée, et je vous remercie de votre participation.

  Très attachées à l’histoire locale et au vécu de nos anciens, l’ANACR de Sauzé vaussais et la municipalité d’Alloinay sont soucieuses de commémorer à la date anniversaire cet événement ou plutôt ce drame qui s’est produit ici même le 25 juillet 1943.

  78 années nous séparent de cette matinée du dimanche 1943, une matinée où tout semblait paisible à l’entrée de cette forêt.

Il est 10H du matin deux cyclistes y pénètrent par la départementale où nous sommes, en direction de Gournay .

  Soudain dans les virages qui suivent une fusillade éclate, deux hommes s’écroulent le corps criblé de balles, ils viennent de tomber dans un piège, ils sont assassinés par 5 policiers volontaires Français appartenant au service des affaires politiques de Poitiers.

  Il s’agit de Mr Louis JOURDAIN 20 ans, domicilié au vanneau où est installé son père lui-même réfugié des Ardennes.

  De Mr Raymond DU ROSIER 24 ans domicilié à Niort.

  Résistants de la première heure, accompagné de son frère Emmanuel DU ROSIER de Stéphan KUCKARICK, de Jean BERNIER, et d’autres camarades, sous les ordres du colonel ROL-TANGUY, ils vont :

Distribuer des tracts résistants,

Cambrioler des mairies pour s’emparer des tickets d’alimentation,

Détruire le poste d’observation Allemand de St Martin du Fouilloux,

Incendier les parcs à fourrage de Beauvoir et de Brioux.

Leur activité est audacieuse et dangereuse.

  Le 20 juillet à 4h 15 du matin leur ami Stéphan KUCKARICK au retour d’une mission à Poitiers réparait la roue de son vélo suite à une crevaison, un marchand de vin le trouvant suspect le dénonça à la gendarmerie de la Mothe Saint Heray.

  Arrêté il fut remis à la police des affaires politiques de Poitiers, il était porteur d’armes et d’explosifs.

  Interrogé et torturé par le service du commissaire ROUSSELET, des informations sont récupérées et argumentent cette embuscade mortelle pour ces deux résistants.

  Moment douloureux et tragique pour ces victimes, qui se traduira par de lourdes pertes pour la résistance communiste de notre région.

  Comme le disait André MALRAUX lors de son discours accompagnant l’entrée de Jean Moulin au Panthéon.

 < Respect pour les victimes qui sont mortes sous la torture sans avoir parlé, et peut être plus atroce encore pour ceux qui sont morts en ayant parlé.>

 

  Mais le combat résistant ne va pas s’éteindre pour autant, les proches des victimes vont crier vengeance.

  475 Français résistants de notre région ont été arrêtés, une centaine a été fusillée, plusieurs centaines sont déportées, sans retour.

  A la libération le commissaire Rousselet et ses policiers sont recherchés par les maquis, puis arrêtés, justice sera rendue ils subiront le même sort.

  Aujourd’hui, 78 ans après, rendre hommage à ces résistants, c’est avant tout regarder notre histoire en face, c’est reconnaitre les erreurs du passé, c’est s’imprégner de l’horreur, de la souffrance, et du chagrin de ceux qui ont vécu cette tragédie.

  Oui les méthodes criminelles utilisées par l’occupant ont bien été secondées par l’état Français.

  Trop longtemps plongé dans l’oubli le sujet reste toujours sensible, mais rappeler ces faits ne remet en aucun cas les institutions qui nous gouvernent aujourd’hui, même si parfois sont confondus le pass-sanitaire et l’étoile jaune.

  Louis JOURDAIN, Raymond DU ROSIER, deux noms qui ont donné leur vie pour une noble cause, deux noms qui doivent éclairer notre chemin dans un monde où la culture de la haine devient de plus en plus présente.

  Transmettre aux jeunes et moins jeunes les dérapages du passé c’est ouvrir une voie vers une société où chacun puisse s’imprégner des valeurs essentielles  des valeurs qui conditionnent le vivre ensemble dans un monde en paix.

Ce sont tout simplement les valeurs de notre République.

 

  Il me reste à remercier Mr le maire et la municipalité d’Alloinay qui accepte de perpétuer chaque année cette tradition commémorative.

  Je remercie également Mr Jean Pierre PETRAULT agriculteur de la commune, relayé par la famille des victimes,  Mme ARANDA sœur de Raymond Du ROSIER,  Mr Pierre BURGAUD ancien maire de la commune de Gournay, de Mr MEDEAU René qui accepta de céder un morceau de terrain, où tous dans un commun accord ont œuvré pour que soit implanté cette stèle.

 

CÉRÉMONIE DU 25 JUILLET 2020

Comme chaque année depuis 2003, L’ANACR organise une commémoration à la stèle du bois Lebrault en souvenir de deux-jeunes résistants.

Avec l’aimable autorisation de Mr GADIOUX président de L’ANACR , nous retranscrivons en intégralité le discours prononcé par celui-ci lors de la cérémonie du 25 juillet 2020.

DISCOURS GOURNAY 2020

 

Mme la Conseillère départementale, Mme Colette BALLAND,

Mmes, Mrs- les élus,

Mrs- les représentants des associations d’anciens combattants,

Mrs- les représentants du Souvenir Français,

Mrs- les porte drapeaux,

Mesdames, Messieurs.

Sont excusés

Mme Delphine BATHO, député de notre circonscription,

Mr Joël BOUQUET, président du comité du souvenir Français (Mellois en Poitou),

Mr Daniel ERIC, membre de l’ANACR,

Mme Anne SIEDZNIANOWSKI,

 

  Mesdames et Messieurs comme chaque année à la date anniversaire, nous nous réunissons devant cette stèle pour honorer la mémoire de deux résistants. Deux résistants abattus par la police française de l’époque, le matin du 25 juillet 1943 à proximité de cet endroit, où nous sommes.

Il s’agit de Mr Louis JOURDAIN 20 ans et de Mr Raymond DU-ROSIER 24 ANS

  Comme vous avez pu le constater, des événements inattendus, angoissants, qui nous ont largement dépassé ces derniers temps, ont remis en cause les conditions de santé de chacun d’entre nous.

   Des événements qui ont manifestement troublé l’organisation de nos rassemblements.

  Pour nous le plus simple, et le plus facile était de ne rien faire, mais après concertation et réflexion le comité ANACR de Sauzé Vaussais et la municipalité d’Alloinay ont souhaité malgré cela rendre hommage à ces héros de la résistance.

  Mesdames et messieurs nous savons pertinemment que le public qui nous accompagne ici chaque année est un public sérieux et responsable, et que les règles de sécurité seront respectées.

  Nous vous en remercions d’avance.

Raymond Du Rosier et Louis Jourdain se sont engagés très tôt dans la résistance.

  Dans un premier temps ils vont participer à la distribution de tracts subversifs, surveillés par la police Française ils échappent de justesse à plusieurs tentatives d’arrestation.

  Après le passage de ROL TANGUY dans notre région la résistance s’organise.

  Avec son frère Emmanuel et d’autres camarades ils vont s’attaquer aux structures stratégiques exploitées par l’armée Allemande.

  Cambriolages de mairies, destruction d’un poste d’observation, incendies de parcs à fourrage. etc…

  Mais le 20 juillet 1943 leur camarade Stéphane KUCKARICK est arrêté par la gendarmerie de la Mothe Saint Héray, et remis au service des affaires politiques de Poitiers commandé par le commissaire ROUSSELET.  La maltraitance et la torture sont de mise, et les policiers ayant suffisamment d’éléments, le matin même vont arrêter Jean BERNIER à Mairé Lesvescault, puis vont se cacher et attendre le passage de Raymond et Louis dans le bois prêt de nous

Leur parcourt de résistants va prendre fin ici même

Ils sont abattus froidement de plusieurs rafales de mitraillettes.

Ils sont tombés.

  Aux crépitements des mitraillettes les habitants de Gournay s’interrogent, mais par peur de représailles  vont continuer de vaquer à leurs occupations

   La presse collaboratrice <Ouest éclair> va titrer : le bandit Du-Rosier à fini de nuire.

  Mais le combat résistant va gagner du terrain, les proches des victimes vont crier vengeance.

  Bernard ROUSSELET et ses policiers sont recherchés par les maquis, leur bilan est sans équivoque.

  Ils ont arrêté 475 Français de notre région, une centaine sera fusillée, plusieurs centaines seront déportées malheureusement sans retour.

   Mais justice se fera, ils subiront le même sort que leurs victimes à la libération du pays.

  Il est de notre devoir de dire que ces policiers s’étaient engagés volontairement pour traquer les résistants, les communistes, et toutes les personnes indésirables à leurs yeux, et à leur idéologie dans le but bien sûr de servir la cause du gouvernement de Vichy et celle de l’occupant Allemand.

77 années nous séparent de ce drame, sans pour autant refuser de regarder notre histoire en face

  Nous avons le devoir et l’obligation de dire la vérité, et pour appuyer mon propos je vais reprendre une phrase d’un discours historique du président Jacques CHIRAC, qui disait ceci :

Il est dans la vie d’une nation des moments qui blessent la mémoire, et l’idée que l’on se fait de son pays.

  Ces moments, il est difficile de les évoquer parce que l’on ne sait pas toujours trouver les mots justes pour rappeler l’horreur, pour dire le chagrin de celles et de ceux qui ont vécu ces tragédies.

  Il est difficile de les évoquer, aussi pace que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions.

 Oui la folie criminelle de l’occupant a été secondée par les Français, et par l’état Français.

  77 ans après ce drame, le sujet reste toujours sensible mais rappeler ces faits n’est pas mettre en cause     (en aucun cas) la police ou la gendarmerie nationale d’aujourd’hui, le corps préfectoral d’aujourd’hui,    le gouvernement, les parlementaires, et toutes les institutions de la république.

  Toutes ces institutions sont avant tout au service de nos valeurs républicaines, et c’est bien l’honneur d’une grande nation de comprendre son histoire, pour être plus unis dans le combat d’aujourd’hui, et dans le combat contre ceux qui font commerce de la haine. Une haine qui étaye leur campagne électorale et les approche de plus en plus vers la présidence de notre république.

  On ne construit pas sur de mauvaises fondations, on ne construit pas l’avenir sur le mensonge.

  Ces deux noms gravés sur cette stèle, c’est à la fois un hommage aux individus qui ont donné leur vie pour une noble cause, c’est aussi reconnaitre le sens d’un combat qui les a dépassé, et par la même, reconnaître que leur existence, si courte fut elle, a eu un sens.

  Cette année nous avons placé devant la stèle les portraits de ces deux résistants.

  Ces portraits sont de moyenne qualité, mais ces portraits sont suffisamment expressifs, et en observant vous pourrez découvrir deux visages et deux regards qui expriment la souffrance, celle du maquisard traqué, et deux regards qui expriment aussi une très grande détermination.

  De plus nous avons remis récemment sur cette stèle une petite plaque sur laquelle sont inscrit quelques mots.

   Ces mots sont à l’origine de Mme ARANDA, sœur de Raymond DU-ROSIER malheureusement décédée.

  Mais pour cela, je vais donner la parole à Mr PETRAULT, un enfant du pays, qui sera mieux que moi vous en expliquer la raison.   Mr PETRAULT que je salue au passage avec Mr BURGAUD pour leur engagement, leur persévérance dans ce projet.

  Un projet qui a permis l’implantation de cette stèle, et qui fige à jamais cet événement dans l’histoire communale.

Ci-joint quelques photos de cette cérémonie

 

 

                                                                            CÉRÉMONIE DU 25 JUILLET 2019

Avec l’aimable autorisation de Mr GADIOUX président de L’ANACR , nous retranscrivons en intégralité le discours prononcé par celui-ci lors de la cérémonie du 25 juillet 2019.

                                                                               DISCOURS GOURNAY 2019

 

Mr le député suppléant de notre circonscription Mr Jean Luc DRAPEAU

Mme la conseillère départementale Mme Colette BALLAND

Mr le président de la communauté de commune Mellois en Poitou Mr Fabrice MICHELET

Mesdames Messieurs les élus

Mr les représentants des associations d’anciens combattants

Mrs les anciens résistants

Mr le président du comité du Souvenir Français Mellois en Poitou. Commandant Claude PIERRE

Mrs les porte drapeaux

Mesdames Messieurs

Sont excusés

Mme Delphine BATHO retenue par ses fonctions, remplacée par Mr Jean Luc DRAPEAU

Mme SAVARIT Directrice de l’ONAC

Mr Michel EPRINCHARD Maire de Sauzé-Vaussais

Mr RENAUD Président de la FNACA de Melleran

Mr Claude MORILLON président d’honneur de l’association des professeurs d’histoire géographie du Poitou Charentes.

  Tout d’abord, merci à toutes et à tous de votre présence, afin de pouvoir honorer la mémoire de ces deux résistants, et tout cela malgré les conditions météo désagréables.

                                                        76 années nous séparent de cette matinée du 25 juillet 1943.

                                                                           Une matinée ou tout semblait paisible.

  Il est 10 heures du matin, deux cyclistes empruntant la départementale en direction de Gournay traversaient la forêt ou nous sommes aujourd’hui.

   Soudain, à quelques mètres d’ici, une fusillade éclate, deux hommes s’écroulent, le corps criblé de balles, ils viennent d’être assassinés par cinq policiers Français, appartenant au service des affaires politiques de Poitiers.

                                        Ils s’agissaient de Louis JOURDAIN 20 ans et de Raymond DU ROSIER 24 ans

   Chaque année à la date anniversaire de cette tragédie, le comité ANACR de Sauzé-Vaussais , en partenariat avec la municipalité d’Alloinay, organisent une cérémonie en hommage à ces deux victimes. Victime de l’occupation Nazie. Victime de la collaboration Française.

         Louis JOURDAIN né le 12 Avril 1922 à Rouen, ouvrier agricole, domicilié au Vanneau ou est installé son père, lui-même réfugié des Ardennes. Il entre dans la résistance communiste du Marais en novembre 1942.

         Raymond DU ROSIER né le 24 Avril 1919 à Souché, fils d’un père cultivateur il va exercer le métier de cuisinier. Il s’engage dès 1941 avec son frère Emmanuel dans le réseau de résistance du Marais.

  En contact avec le colonel Henri Rol TANGUY, responsable de l’inter région Poitou Anjou il va fédérer avec ses camarades le réseau de résistance du sud Deux Sèvres.

  Leurs actions sont audacieuses, ils distribuent des tracts.

  Ils cambriolent la mairie de Vouillé et de Biard pour s’emparer de tickets d’alimentation, et de fausses cartes d’identités, nécessaires aux clandestins.

  Ils vont détruire le poste d’observation de Saint Martin du Fouilloux.

  Ils vont incendier les parcs à fourrage de Beauvoir sur Niort, de Brioux sur Boutonne, dans le but bien sûr de désorganiser l’occupant.

  Juillet 1943 les Allemands occupent intensément notre région, la collaboration Française est à son apogée, les dénonciations sont nombreuses, et les arrestations s’enchaînent.

  Sous les effets de la torture pratiquée sur les victimes, le commissaire Rousselet va recueillir suffisamment d’informations pour préparer le guet-apens dans lequel

                                                            Louis JOURDAIN et Raymond DU ROSIER sont tombés.

  Emmanuel DU ROSIER, le frère de Raymond est arrêté en Février 1943, et conduit à la prison de la Pierre Levée de Poitiers. Par chance son jugement, détourné et adoucie par le magistrat résistant Sylvain DEBENEST lui évita le pire.

  Ayant récupéré des lames de scie, cachées dans un morceau de pain il scia les barreaux de sa cellule, et s’évada le 2 Mai 1943.

  Il fut le seul évadé de la prison de la Pierre Levée pendant toute la période d’occupation.

  Nous pouvons imaginer le tempérament et le courage des frères DU ROSIER

  Ce matin du 25 Juillet les coups de feu vont raisonner et déchirer le silence jusqu’au village de Gournay, les habitants sont inquiets mais par peur de représailles vont continuer de vaquer à leurs occupations.

  L’événement est de taille, la propagande anticommuniste véhiculée par la presse collaboratrice <Ouest Eclair> va titrer (le bandit DU ROSIER a fini de nuire)

  L’information est percutante et dissuasive, la résistance est touchée, en revanche l’action policière s’en trouve grandie.

  Mais ce drame ne va pas anéantir le combat résistant engagé par Louis et Raymond d’autres vont sortir de l’ombre, et constituer une force suffisante, qui avec les alliés vont mettre à genou le 8 Mai 1945 l’Allemagne Nazie.

  Le vent a tourné.

  La république reprend ses droits, les Français retrouve la liberté, le conseil national de la résistance se met en place, et chacun se trouve face à sa conscience, les proches des victimes crient vengeance.

  Nous ne devons pas oublier que les auteurs de ces crimes se sont engagés volontairement dans la section des affaires politiques de notre région, mis en place par le gouvernement de Vichy en Juillet 1942. La section de Poitiers est dirigée par le commissaire Rousselet, avec sous ses ordres une vingtaine d’inspecteurs.

  Mais permettez-moi de m’attarder quelque peu sur la personnalité de ce commissaire

 

  Bernard ROUSSELET est né en 1917, il exerce le métier d’instituteur. Un métier qu’il abandonne pour rentrer dans la police par conviction politique anti-communiste, par gout des affaires criminelles, et par intérêt financier.

  Son bilan est sans équivoques, 475 Français sont arrêtés dans notre région, une centaine serra fusillée, et deux à trois cents seront déportés. La plus grande partie de ces derniers ne sont pas revenus.

  En Août 1944 ROUSSELET apprend que sa tête est mise à prix par les maquis de la vienne. Il s’enfuie, et trouve refuge dans un maquis de Rochefort.Puis il va travailler pour les services de contre-espionnage Britannique et Américain, qui l’emploient pour capturer des miliciens, c’est-à-dire ses amis d’hier.

  En Août 1945 dix de ses inspecteurs sont arrêtés, jugés par la cour de Poitiers, cinq d’entre eux sont condamnés à mort, mais ROUSSELET, protégé par les services secrets des alliés court toujours.

   En Mai 1946 il est enfin arrêté, il est condamné à mort, il serra fusillé au camp de Biard.

  Ainsi s’achève le parcours de ce triste personnage.

 

  Mesdames Messieurs, cette page d’histoire, aussi complexe soit elle, ne doit pas être méconnue, reste à nous de la transmettre, elle doit nous éclairer, elle doit être un guide pour le temps présent, et un appel pour l’avenir.

 

                                                                                            N’oublions pas

                                        Des ombres de Bernard ROUSSELET planent encore aujourd’hui sur notre actualité.

                                            Vous trouverez ci-dessous des photos de la cérémonie du 25 juillet 2019.

                                                                            (cliquez sur la photo pour faire défiler)

 

CÉRÉMONIE DU 25 JUILLET 2018

 

  Avec l’aimable autorisation de Mr GADIOUX président de L’ANACR , nous retranscrivons en intégralité le discours prononcé par celui-ci lors de la cérémonie du 25 juillet 2018.

 

DISCOURS GOURNAY 2018

 

Mesdames- Messieurs- Chers amis

 

Tout d’abord je tiens à remercier la municipalité d’Alloinay, de son maire Mr CHARTIER

de son maire adjoint Mr BURGAUD, qui par le passé fut suffisamment convaincants auprès

de ses administrés, pour que soit implantée en ce lieu une stèle.

Une stèle où sont inscrit deux noms   Louis JOURDAIN et Raymond DU ROSIER

résistants sauvagement abattus par la police Française de l’époque,

la funeste SAP de Poitiers (Service des Affaires Politiques).

Je veux honorer également la volonté et la détermination de Mme Jeanne ARANDA

(sœur de Raymond DU ROSIER) et de Mr Jean-Pierre PETRAULT, soucieux tous les deux

de retirer du silence la vérité historique de cet événement.

  Mr PETRAULT est absent aujourd’hui pour cause de santé nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

Merci également à vous toutes et à vous tous, par votre présence, vous nous apportez la preuve

que nous partageons les mêmes sentiments et les mêmes valeurs.

 

Après ce drame 75 années se sont écoulées, mais le souvenir est resté, et au risque d’être répétitif

nous devons rappeler chaque année le combat mené par ces deux martyrs de la résistance.

 Résistants de la première heure, militants communistes, contraints à la clandestinité

Ils vont lutter contre l’occupant Nazie, contre l’injustice, l’intolérance, et toutes les contraintes

infligées par le gouvernement collaborateur de Vichy.

Raymond DU ROSIER domicilié à Niort et Louis JOURDAIN à Arçais dans le marais Poitevin

vont participer à l’organisation de la résistance.

Ils vont rencontrer Eugène BARREAU résistant, instituteur à Irleau, dont la fille Anne

nous fait l’honneur d’être parmi nous chaque année.

Ils vont rencontrer également Jean BERNIER et Stephan KUCHARIK pris en charge par

la famille RIVAUD, l’un est logé à Mairé l’évescault travaillant à la scierie NIVET, l’autre

à Limalonges, travaillant à la scierie CLUZEAU

 

Sous l’impulsion de Rols TANGUY responsable FTP de l’inter région Poitou Angers

ils vont constituer un embryon de maquis dans le Sauzéen.

Ils vont mener des actions audacieuses et dangereuses, ils cambriolent la mairie de Biard

et de Vouillé, à la recherche de tickets d’alimentation, de fausses cartes d’identité.

Ils détruisent le poste d’alimentation de St. Martin du Fouilloux, incendient les parcs à fourrages

de Beauvoir sur Niort et de Brioux, le seul but étant bien sur de déstabiliser l’occupant.

 

 Hélas le 20 juillet 1943 Stephan KUCHARIK est arrêté par la gendarmerie de la Mothe Saint Heraye.

Il est remis au commissaire Rousselet qui l’interroge et le torture.

Les conséquences sont tragiques et le 25 juillet à 10 heures du matin une rencontre est prévue

avec Jean BERNIER dans les bois de la Chevrelière. Raymond et Louis s’y rendent à bicyclette.

Le piège est tendu, cinq policiers du commissaire Rousselet ainsi qu’un policier Allemand

sont embusqués, et l’un d’eux simulant l’action d’un cantonnier avec son râteau bouscule au passage

Louis JOURDAIN qui tombe à terre.

 Armé d’un pistolet il dégaine, mais une rafale de mitraillette le clou à terre.

Raymond DU ROSIER subit le même sort, touché par 24 impacts de balles.

Jean BERNIER est arrêté le matin même à Mairé Levescault, et avec Stephan KUCHARIK

ils tomberont sous les balles du peloton d’exécution à Biard. Le réseau de résistance est décimé.

Ils sont tombés, l’écho de la fusillade a bouleversé les habitants du bourg, mais par peur

des représailles chacun continue de vaquer à ses occupations.

La presse collaboratrice <Ouest Eclair> s’empare de l’évènement et titre

Le bandit DU ROSIER à fini de nuire, l’action policière s’en trouve grandie.

 

L’effet dissuasif de ce drame ne va pas anéantir pour autant le combat résistant engagé

par Raymond et Louis, d’autres, vont sortir de l’ombre et constituer une force suffisante

qui avec l’aide des alliés va libérer le pays, et le 8 mai 1945, l’Allemagne Nazie capitule.

L’histoire peu à peu remet les événements à leur juste place, certains maîtres d’hier

ne sont plus que valets, la république reprend ses droits, le vent a tourné

Les membres de la SAP sont activement recherchés, puis arrêtés et jugés.

Sept sont condamnés à mort et fusillés à Biard dont l’ignoble commissaire Rousselet.

 

Ces deux noms gravés sur cette stèle, c’est à la fois un hommage aux individus

qui ont donné leur vie pour une noble cause, c’est aussi reconnaître le sens d’un combat

qui les a dépassés et par là même, reconnaître que leur existence, si courte fut elle, a eu un sens.

 

Aujourd’hui encore la paix reste un combat, nous avons le devoir de penser à eux.

De leur engagement, de leur lutte, sachons en être digne

et transmettre à la jeunesse, est bien le plus beau lègue que nous pouvons lui donner.

 

 

 

Ci-joint plusieurs liens donnant des informations sur ce fait tragique, vous avez la possibilité de consulter ces sites en intégralité.

http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article149205

 

http://combattantsdumellois.fr/GOURNAY%20LES%20FUSILLES%20DU%20BOIS%20LEVRAULT.html